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Histoire 2600 ans d'histoire

La Provence baigne dans la lumière d'un soleil bienveillant. Paysages aux couleurs éclatantes, parfums odorants, goût particulier des produits du terroir et de la Méditerranée offrent à ceux qui y ont élu demeure ou aux nombreux touristes qui ne s'y trompent pas une certaine qualité de vie. Sans compter le versant doux des Alpes, un littoral favorable aux échanges et au commerce, une irrigation naturelle des terres, un sous-sol riche… C'est dans ce décor idyllique que la vigne provençale naquit voici quelque 2600 ans et qu'elle n'a cessé de se développer depuis, pour conférer à ses vins la renommée qui est la leur aujourd'hui.

La Provence : un patchwork de cultures

    Au cours de son histoire, la Provence a su se forger une identité riche de l'apport de toutes les civilisations qui y ont transité. Chaque peuple qui s'y est établi plus ou moins longuement, qu'il s'agisse, à l'origine, des Celtes envahisseurs ou des indigènes ligures, y a laissé sa trace. Tissant ainsi une unité harmonieuse à partir d'un patchwork de cultures.

    En 600 avant J.C., les Grecs d'Asie Mineure contribuent à l'édification de la doyenne des cités françaises : Massilia, la future Marseille, qui ne tardera pas à devenir un port commercial. Suivront : Niké (Nice), Antipolis (Antibes), Olbia (Hyères), Tauroentum (Six-Fours), Citharista (La Ciotat).

    En 200 avant J.C., entre les Celto-Ligures et Rome, Marseille se range du côté de la deuxième. Les Romains y fonderont la Provincia (Province) qui bénéficiera du même traitement que les autres régions italiennes. Ils y feront partager leur expérience des techniques de
production agricole et de l'administration. Des vestiges architecturaux et urbanistiques sont encore aujourd'hui les témoins de leur passage.
   
    Au fil du déclin de l'Empire romain, ce sont les Wisigoths, les Burgondes, les Ostrogoths et les Francs qui prendront tour à tour le relais. Empreignant la Provence de leurs coutumes et règles de vie.
Par la suite, les Provençaux s'allieront aux Arabes contre les Français et Charles Martel. Ce qui amènera ce dernier à nourrir un esprit de revanche : Arles, Avignon et Marseille seront détruites.
Puis, marquis de Provence, comtes de Toulouse, comtes catalans, comtes d'Anjou se succéderont et contribueront au développement économique et culturel.

    Après le règne du Roi René et de la Reine Jeanne, la Provence soucieuse de conserver son autonomie sera le théâtre de luttes avec la royauté. Louis XIV y imposera finalement les structures de l'Etat français. Dès lors, hormis une langue caractéristique, son destin se confond avec les événements qui ponctuent l'histoire de France.


Des pionniers phocéens à la conquête d'une réputation internationale

    La naissance de la vigne est intimement liée à celle de la Provence. Si, selon la mythologie grecque c'est une goutte de sang des dieux tombée sur le sol qui fit germer un arbuste préfigurant l'apparition des premières vignes, l'histoire, elle, atteste que la vigne provençale voit le jour en 600 avant J.C.
Les Ségobriges sont alors installés sur la côte. Hospitaliers, ils sont les observateurs des allées et venues des navigateurs des autres rivages de la Méditerranée.
   
    La légende raconte qu'au cours d'un banquet, l'attention de Gyptis, la fille du roi des Ségobriges, se porte sur un étranger plutôt que sur un homme de son peuple. Il s'agit de Protis, phocéen d'Asie Mineure, à qui elle offre une coupe de vin. Leur union est ainsi scellée. Le Roi Nann respecte ce choix et offre au couple l'anse du Lacydon. La jeune Gauloise et le prince grec y fondent Massilia (Marseille).
Ces voyageurs n'arrivent pas les mains vides : ils apportent avec eux les premiers cépages et - surtout - l'art de les planter, de tailler la vigne et de presser le raisin. Les premiers vins produits sont des rosés. Ils créeront également des comptoirs à Nice, Saint-Tropez, Bandol et Cassis.

    La présence des pionniers phocéens marque le début de l'âge d'or de la vigne provençale. Il prendra fin trois siècles plus tard avec les invasions des Sarrasins ou de pirates barbaresques. La côte et ses vignobles seront alors abandonnés au profit des villages fortifiés de l'arrière-pays.Les Romains amplifieront pour leur part l'implantation de la vigne. On leur doit son expansion du littoral vers l'arrière-pays, au Nord par la Vallée du Rhône et à l'Ouest en direction du Languedoc. Leur savoir-faire sera à l'origine de la création de grands domaines, de l'introduction de nouveaux cépages et de l'amélioration de la vinification.
   
    Au XVème siècle, le Roi René d'Anjou, Comte de Provence, œuvre pour les vins provençaux, notamment en les faisant découvrir dans la majeure partie de l'Europe. Eléonore de Provence en sera également l'ambassadrice. Devenue reine d'Angleterre, elle apporte dans ses bagages les précieux assemblages à la cour de Londres.
Au XVIIème siècle le commerce maritime connaît un nouvel essor qui profite au développement et au rayonnement de la viticulture. Les échanges se multiplient. Les vins méridionaux exportés par bateaux partent à la conquête des palais. Ils comptent parmi les plus grands y compris à l'étranger et sont les plus appréciés des rois de France.

    En 1865, la région de Sète connaîtra la crise du Phylloxéra. Elle détruit les vignes des Bouches-du-Rhône avant de ravager le vignoble français dans son ensemble. Mais la qualité de la vigne provençale et l'opiniâtreté des vignerons auront raison aussi bien de l'épidémie que d'autres difficultés : aléas naturels, deux guerres, concurrence d'autres cultures ou des autres vignobles méridionaux. Elle affiche aujourd'hui une belle santé qui fait des envieux et produit des vins de qualité figurant au rang des plus grands. Leur réputation a depuis très longtemps franchi nos frontières pour ne jamais être démentie.
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