Corse
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Les dégustations 2013

Formidablement accueilli par Anthony Albertini et de Pacal Nieto dans une ambiance conviviale mais néanmoins studieuse,au Restaurant A Funtana de Calvi, avec le soutien de l’Office Municipal du Tourisme de Calvi - Office de Pôle Balagne, notre comité avait, cette année, une coloration rhodanienne, sommelière et œnologue.

 

 

En effet, autour de Yves Cuilleron, vigneron et président de l’appellation Condrieu, Andre Reboul rédacteur en chef du Guide Des Vins Vallée Du Rhone et Alain Bayonne directeur de de La Suzienne à Suze la Rousse , nous avons réuni les œnologues, techniciens et vignerons, Philippe Rideau, Lionel Mauchand, Aurelie Melleray, Josette Lucciardi, Ariane Mathieu, Philippe Casali et Lionel Mauchand. Emmenés par Raphaël Pierre Bianchetti, Président de l'Association des Sommeliers de Corse et par Mickael Frizero de la villa à Calvi, les métiers de bouche étaient représentés par Sophie Arri, Silanu Armani ,Jeremy Fort, Jacques Clément, Lubin,Lucas Sattler, Céline Petro-Dominici.Une place avait été faite à Valérie Serra, Lefevre Guillaume,Jacques Viennot, Luc Berthelier, Lanoir Jean-Eric nos épicuriens représentant des lecteurs. Le comité a dégusté à l'aveugle et dans les règles de l'art, les vins classés des 87 producteurs répertoriés dans l'édition 2012-2013 du Guide des Vins Corses. Au fil de ces pages, vous les découvrirez, le but de cette dégustation est de vous proposer la sélection des vins qu'ils ont préférés dans chacun des domaines. Vous pourrez vous en inspirer mais sans exclusive, car les vins se goûtent à la cave et rien ne saurait remplacer le contact avec le vigneron. Ce d'autant plus que, suivant les cépages et les millésimes, certains vins goûtés mi-mai peuvent évoluer en quelques mois, voire se bonifier en quelques années pour les vins rouges de garde. Une chose est certaine, les vins jugés bons, voire excellents, le seront toujours lorsque vous les consommerez… avec modération.

 

Les Vinifications

Le raisin se compose de peau, de pulpe, et de pépins. La pulpe contient de l'eau, des sucres qui vont donner l'alcool par fermentation, des acides organiques (fructose et glucose) et de l'acide tartrique. La pellicule contient les matières colorantes et la majeure partie des composants aromatiques. Les pépins contiennent du tannin et des graisses. L'œnologue cherchera à équilibrer tous ces éléments. Selon le type de vin souhaité, il sera amené à rechercher la présence de tannin dans le vin et l'obtiendra, selon le type de vin, soit dans les rafles (les parties ligneuses de la grappe), soit par un séjour du vin en fûts.
  
Les rouges

En général, on commence par égrapper les raisins. Puis on les foule et on laisse les peaux macérer avec le jus pour récupérer les pigments qui vont être dissous sous l'effet de la chaleur et de l'alcool. La fermentation alcoolique a lieu en même temps que la macération. Elle est déclenchée soit spontanément par les levures qui se trouvent dans les peaux, soit par des levures sélectionnées en fonction du type de vin désiré, on jouera sur 3 paramètres principaux : 
- la température de fermentation : les basses températures favorisent la production d'arômes primaires et sont donc utilisées pour des vins à boire jeunes. Pour de grands vins de garde, on choisit une température plus élevée (jusqu'à 28 à 30°C), ce qui contribue à extraire les tannins et les éléments colorants. 
- la durée de macération : le moût (mélange de pulpe, de jus et de pépins) séjourne en cuve entre 36 heures et 4 semaines selon le type de vin voulu; en général quelques jours pour des vins légers; une cuvaison plus longue (10 à 30 jours) pour des vins plus concentrés.
- les remontages : le jus est remonté au sommet, avec une pompe, pour asperger le chapeau (parties solides du moût, peaux, pépins, parfois rafles). La fermentation alcoolique achevée (4 à 10 jours), on sépare le vin du marc (écoulage) : tout de suite, si on veut des vins souples, au terme de quelques semaines pour les vins de garde. 
L'écoulage donne le "vin de goutte", fin. Au contraire, le "vin de presse", obtenu par pressurage du marc, est souvent éliminé. Le vin de presse et le vin de goutte subissent, séparément, sauf exception, la fermentation malo-lactique, indispensable pour réduire l'acidité des rouges. Elle se fait sous l'influence de bactéries lactiques. Autre avantage : le vin ne risque plus de travailler au printemps sous l'effet du réchauffement de la température. Puis on ré-incorpore éventuellement une partie du vin de presse, selon des critères analytiques et gustatifs.

 

Les rosés
Il est toujours issu de raisins noirs auxquels on fait subir une macération plus ou moins longue.
Le Rosé de pressurage : après foulage ou macération pelliculaire, les raisins sont pressés, puis on effectue une vinification "en blanc". Plusieurs pressages sont effectués pour extraire les pigments. Ce procédé donne un vin vif et léger, car pauvre en tannin, à boire jeune. Rosé de saignée : Après égrappage, les raisins subissent une courte macération : quelques heures, une nuit au maximum. Dans la pratique, on saigne une cuve où macère un moût rouge. La fermentation alcoolique se déroule dans une autre cuve. Plus tannique que le rosé de presse, il subit la fermentation malo-lactique.


Les blancs
Dans notre région, les raisins sont égrappés, pressés dès leur arrivée à la cuverie. Le jus protégé de l'oxydation est mis à fermenter sans les peaux puis refroidi à 10°C pour éviter le déclenchement de la fermentation. Quand le jus pressé contient encore des matières solides, on procède au débourbage, par sédimentation. La durée et la température de la fermentation sont deux facteurs importants pour le caractère final du vin. La température doit être maintenue en dessous de 20°C (18°C semble idéal) pour conserver les arômes, la durée de la fermentation dépendant à la fois du type de vin désiré et de la température de fermentation. En général, les blancs ne sont pas élevés sous bois, à cause de l'oxydation possible et pour conserver la fraîcheur aromatique.

 

Les muscats

On récolte des raisins surmaturés ou passerillés (séchés sur le pied). Après une courte macération pelliculaire, le moût est muté à l'alcool.

Balades vigneronnes

Strade Vignaghjole

 

Depuis la plus haute antiquité, la vigne fait partie des cultures traditionnelles de l'île. Phéniciens, Phocéens, Carthaginois, Romains, encouragèrent successivement son développement. Ainsi six siècles avant notre ère, les Grecs faisaient du vin d'Alalia (Aléria) un de leurs breuvages favoris. Deux mille six cent ans et quelques occupations plus tard, la viticulture corse égrène, année après année son chapelet de belles réussites. D'Ajaccio au Cap Corse, de Calvi à Figari en passant par Patrimonio et la Costa Serena, la diversité des paysages, des cépages et des climats confère aux vins de l'île une richesse qui n'a d'égale que la beauté des sites qui les entourent. Embarquement immédiat pour une balade vigneronne et, bien évidemment, celui qui conduit reste sobre.
  
Cap au Cap….

Au nord de Bastia, le long du littoral la route taillée en corniche dans les schistes cipolins suit les indentations de la côte, après une trentaine de minutes on atteint Luri, fief des seigneurs da Mare. Cette localité, qui abrita l'exil corse du philosophe Sénèque, organise depuis 12 ans une foire du vin. Cette foire offre chaque année à la viticulture insulaire une vitrine de choix. Ainsi le premier week-end de juillet, les amateurs se pressent sur le champ de foire pour goûter les derniers millésimes. Au chapitre purement œnologique, il faut signaler que le Cap corse brille essentiellement par ses blancs et ses muscats. Des vins qui profitent de la double influence d'un climat sec et chaud et d'un terroir schisteux qui confèrent aux blancs moelleux et délicatesse, et aux muscats de la puissance et de la complexité. Aujourd'hui si la vigne est bien moins présente qu'au siècle passé, les vins comptent toujours parmi les plus belles productions de Corse.

 

Un "Patrimonio "viticole d'exception.
Quelques lacets plus tard , on atteint la Conca d'oro, littéralement la corne d'abondance. Un titre qu'elle n'a pas volé car, outre ses trésors archéologiques ou architecturaux comme : le Nativu", une statue menhir vieille de 3000 ans, St Florent, son port-escale romain, sa cathédrale qui fut le centre d'un évêché au 5ème siècle et Saint Michel de Muratu, un joyaux de l'art roman, la région dispose de placages calcaires du miocène, abritant le vignoble de Patrimonio. Morcelé en petites propriétés, ce vignoble a conquis depuis fort longtemps ses lettres de noblesse. Cette renommée, il la doit autant à la qualité de son climat, la région est bien protégée des vents par les montagnes environnantes, qu'à son terroir où se mêlent les éboulis calcaires et l'argile, qu'au savoir-faire ancestral de sa trentaine de vignerons. Mais comment évoquer cette région le Niellucciu et le Vermentinu, leurs cépages emblématiques. Si le premier produit des vins puissants, très charpentés et structurés, qui demandent à être conservés puis redécouverts après une garde moyenne et des rosés de soleil et de fruits, le second nous offre chaque année des blancs secs bouquetés, d'une richesse arômatique remarquable. La grille ampélographique serait incomplète, si l'on occultait le muscat à petit grain, un raisin qui donne des vins doux naturels de grande classe.

 

Balagna : " paese di vinu "

En quittant Patrimonio, ne vous laissez pas séduire par la route fastidieuse de la côte, empruntez plutôt la national 197 dite " balanine ", elle vous conduira sur une terre jaune d'or, a terra di Balagna. Une terre fière de ses traditions et riche de sa modernité qui arbore ses villages tels des joyaux sur du cristal de roche. La vigne est une vieille amie de cette terre de Balagne, une vieille amie, car le vin produit sur ces terres bordant les vallées alluvionnaires de la Figarella et du Reginu, avait déjà une bonne notoriété du temps de Virgile. Au Moyen-Age, le vin dit des "Prove", dans le haut Régino étant réservé aux fines gueules qu'étaient les évêques. Considérée par certain comme la Toscane de la Corse, la Balagne abrite des terroirs bien ordonnés entre la mer et les plus hautes montagnes de l'île.. La vigne qui a prospéré sur les flancs dans du roc de gravier, d'argile et de limon est essentiellement complantée de Sciaccarellu, de Niellucciu, de grenache et de Vermentinu. Œnologiquement parlant, on s'orientera vers les rosés et les rouges. Les rosés qui se déclinent ici sur une vaste palette allant du rose bonbon au rosé gris offriront a vos repas d'été une touche de fraîcheur indispensable. Quant aux rouges, ils s'affichent fièrement grâce à leur puissance et leur complexité. Des qualités qu'il doivent essentiellement à l'ingéniosité des assemblages. Car ne dit-on pas que de la diversité naît la richesse ? Ainsi sous la houlette de sa dizaine de jeunes vignerons, la viticulture balanine est aujourd'hui l'une des plus dynamiques et des plus inventives de l' île.

 

Ajaccio : des coteaux entre mer et monts

Après avoir apprécié les calanches de Piana, vous remonterez sur les hauteurs de Sari d'Orcino. C'est là à quelques 800 m que débute l'appellation Ajaccio. Cette zone qui s'étire du Golfe de Porto à la rive nord du golfe du Valinco, en s'ouvrant sur la mer par les deux plus grands golfes de Corse ceux de Sagone et d'Ajaccio abrite une dizaine de viticulteurs récoltants vinifiant dans leur propre cave. On y dénombre quelques-uns des plus vieux domaines qui ont fait la renommée des vins corses et des parcelles de vigne considérées comme de véritables archives ampélographiques. Cépage spécifique et orgueil du vignoble Ajaccien, le Sciaccarellu donne sa typicité au rouge et au rosé : une robe claire, mais de l'étoffe et du feu et une distinction remarquable. Qu'ils soient produits en Cinarca, Gravona, ou encore dans Taravo , les vins de l'appellation affichent une belle homogénéité, les cépages prévalant ici sur les diversités micro régionales ou les modes de vinification.

 

Les vins du sud

Après avoir franchi la vallée du Taravo, à la bocca di cilaccia vous voilà dans l'air d'appellation Sartène. Sciaccarellu, Nielluciu, Barbarossa, Vermentinu , donnent ici des vins étoffés, à la forte personnalité et d'un velouté remarquable. Les rouges sont bien charpentés, les rosés ont du corps et les blancs sont amples et bouquetés. Ils avaient déjà les faveurs de la table impériale. Sous la houlette de jeunes vignerons dynamiques, la viticulture sartenaise renoueavec le lustre d'antan. Après avoir admiré le merveilleux lion de Roccapina, vous poursuivrez vers l'est afin de découvrir le vignoble le plus méridional de France et aussi le plus ancien puisque les premières vignes y sont apparues dès le 6ème siècle avant note ère : le vignoble de Figari. Formé d'un plateau granitique très ancien, ce terroir venté et particulièrement sec, abrite de nos jours l'ensemble des cépages corses traditionnels, mais aussi l'atypique Carcajolu Neru. Sous l'influence de jeunes vignerons désireux de redonner à cette terre son statut de grand terroir, il est passé du statut d'appellation prometteuse, a celui d'exemple de réussite. Cette vigne qui semble pousser à la seule force des hommes produit des rouges charpentés et typés et des rosés et blancs d'une grande finesse. Des qualités que l'on attribue également aux vins de l'appellation voisine de Porto vecchio. Sur cette aire qui englobe Solenzara on a réussi à unir le Niellucciu et le Sciaccarellu, lesquels produisent avec le grenache, des rouges élégants et ronds, des rosés fins et arômatiques. Les blancs de Vermentinu, ne sont pas en reste: secs et très fruités, ils accompagnent à merveille les poissons du golfe de Porto vecchio.

 

La costa serena

Au cours de notre dernière étape nous découvrirons les crus de l'appellation Vin de Corse A.O.C. Si ce titre peut être donné aux vins produits par toutes les zones viticoles de l'île, c'est cependant la zone littorale qui s'étend du nord de Porto-Vecchio, au sud de Bastia et sur les coteaux intérieurs du Golo, qui assurent la plus grosse partie de la production. Complantée en grande partie par les cépages insulaires Niellucciu, sciaccarellu, Vermentinu, elle accepte une proportion importante de cépages importés et principalement méditerranéens type : Grenache, Cinsault, Syrah, Carignan. Grâce à d'importantes restructurations et un contrôle rigoureux de la production, cette zone offre désormais de beaux exemples de réussite qui préfigurent sans doute la viticulture corse du troisième millénaire. 
Un millénaire que vous pouvez à présent célébrer avec modération et délectation.

Les Cépages : la richesse naturelle

 

La Corse possède une variété de cépages exceptionnelle. Nielluciu, Vermentinu, Sciaccarellu, Codivarta, Aléatico, Barbirossa, Montanaccia, Rossol, Brandica, Riminese, Morescone, Rugughonna ou Biancu Gentile...Mais tous n'ont pas la même importance et seuls quelques-uns ont une place significative dans le vignoble. Certains viticulteurs, soucieux d'obtenir des vins plus tanniques, plus aromatiques ou plus riches en couleur, tiennent moins compte de ces affinités entre cépages et terroirs. C'est ainsi qu'on a vu le Niellucciu gagner de nombreuses zones non calcaires. En goûtant ces vins, on constatera que le cépage ne fait pas tout le vin et que l'influence de la nature des sols est prépondérante pour ce qui est de la couleur, du tannin ou du degré d'alcool. 
Il y a cependant quatre cépages dont on ne doit plus ignorer les noms. Ce sont le Vermentinu en blanc, le Sciaccarellu et le Niellucciu en rosé et rouge et le Muscat Petit Grain.


Le Niellucciu :
  Apparenté au célèbre Sangiovese de Toscane, il présente des grappes moyennes, cylindriques, lâches avec deux ailerons; baies moyennes, ovoïdes, noir bleuté, juteuses. S'il a contribué à la renommée des vins de Patrimoniu, on le retrouve aujourd'hui dans les terrains caillouteux et peu fertiles d'autres Appellations de l'île où il a su parfaitement s'adapter.
Il donne un vin moyennement coloré, alcoolique, astringent, au nez de fourrure de lièvre et de réglisse qui libère des arômes de fruits rouges et de violette avec une note boisée et qui, en vieillissant, évolue vers des arômes d'épices et de fleurs du maquis.
Vinifié en rosé, il fournit des vins d'été agréables à consommer. 

 

Le Vermentinu :   Egalement appelé Malvoisie de Corse, il est originaire d'Italie et produit des grappes moyennes à grosses, tronconiques, avec généralement un aileron bien développé, lâches et des baies moyennes, légèrement ellipsoïdes, blanches devenant rosées à surmaturité.
Ses vins au degré souvent élevé sont considérés parmi les meilleurs du pourtour méditerranéen. Ils offrent au nez un fort bouquet d'arômes floraux, de pomme et d'aubépine, et en bouche des arrière-goûts d'amande et de pomme.
Incorporé au rouge, il produit d'excellents rosés. 

 

Le Sciaccarellu :    Originaire d'Italie, le roi des cépages du sud doit son nom à l'adjectif "sciaccarellu" signifiant "craquant". Il produit de grandes grappes, tronconiques, compactes, parfois ailées, aux baies moyennes, ovoïdes, noir violacé, croquantes, juteuses.
Ses vins rouges aristocratiques, souples, à la robe discrètement colorée exhalent un bouquet poivré aux arômes de fruits rouges, épices, café, fleurs du maquis. On le trouve également en Balagne et dans les terres siliceuses de la côte orientale. 

 

Le Muscat Petit Grain : Connu et cultivé depuis la plus haute antiquité, il produit des grappes moyennes, rarement ailées, cylindriques, longues, étroites et compactes. A complète maturité, sa pellicule épaisse d'une couleur jaune ambré se tache de points roux. Sa chair ferme, juteuse, très sucrée, possède une saveur muscatée.
Cultivé à Patrimoniu et dans le Cap Corse, il donne d'excellents muscats aux arômes de miel, tilleul, rose, cire d'abeille, fleurs de citronnier.

 

le Grenache : Appellé ici l'Alicante corse ou l'Elegante, le Grenache est considéré par certains comme un cépage Corse, ainsi, il entre dans l'encépagement principal sauf pour les appellations d'Ajaccio et de Patrimonio.

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