Textes de Sylvie Reboul, photos et cartes d'Inter Rhône
Les
appellations
de la Vallée du Rhône
Deuxième région de production de vins de qualité française, la Vallée du Rhône comprend différentes appellations.
La
Vallée du Rhône couvre au total près de 82 000 hectares
de vignes pour un volume de production annuel moyen de 3,6 millions d’hectolitres,
ce qui la place à la 2e place des régions de production d’appellation
françaises. Son territoire s’étend sur six départements
(Vaucluse, Drôme, Gard, Ardèche, Loire et Rhône) et trois
grandes Régions (Languedoc Roussillon, Provence Alpes Côte d’Azur
et Rhône Alpes).
Chaque année, 450 millions de bouteilles sont commercialisées
dont un tiers à l’exportation. C’est la première
activité économique de la région avec un chiffre d’affaires
moyen dépassant le milliard d’euros.
En France, 20% des volumes de vins rhodaniens sont vendus dans la restauration et 80% sont consommés à domicile. La grande distribution représente plus des deux tiers des ventes. A l’étranger, le premier marché en valeur est le Royaume Uni, suivi des Etats-Unis. Viennent ensuite des pays comme la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, l’Allemagne mais aussi les Pays scandinaves, l’Asie…
Les
différentes appellations rhodaniennes
La Vallée du Rhône comprend différentes appellations d’origine
contrôlée reposant, chacune, sur un terroir et des usages locaux
spécifiques.
Les Côtes du Rhône dominent l’ensemble par leur taille avec
61000 ha de vignes répartis sur les six départements rhodaniens.
Cet ensemble est organisé selon une pyramide. Plus on monte vers le
sommet, plus l’aire de production se resserre et les conditions de production
deviennent restrictives.
A la base, le Côtes du Rhône régional peut être élaboré
sur 171 communes et couvre 40 000 hectares. Les règles de production
imposent un rendement ne pouvant dépasser, sauf dérogation exceptionnelle,
51 hl/ha. Sur une étendue aussi vaste, on compte un large éventail
de terroirs.
Deuxième niveau de la pyramide, les Côtes du Rhône Villages couvrent une aire de 90 communes. En plus d’offrir des terroirs particulièrement propices à la vigne, ils ne doivent pas dépasser 44 hl/ha de rendement et comprendre un assemblage de cépages associant grenache mais aussi syrah ou mourvèdre.
Sur ces 90 communes, 38 ont franchi un niveau de plus dans la hiérarchie en obtenant, grâce à des efforts qualitatifs (rendement plus restrictif de 41 hl/ha maximum) et une bonne notoriété, l’autorisation d’indiquer le nom d’un village ou d’un terroir sur les étiquettes, ce sont les Côtes du Rhône Villages avec nom géographique.
Dans le Vaucluse, il s’agit
de Cairanne, Massif d’Uchaux, Plan de Dieu, Puyméras, Rasteau,
Roaix, Sablet, Séguret, Valréas et Visan.
Dans la Drôme : Rochegude, Rousset les
Vignes, Saint Maurice, Saint Pantaléon les Vignes.
Dans le Gard : Chusclan, Laudun, Saint Gervais
et Signargues.
Ce sont des vins colorés, souvent taniques et concentrés, qui
demandent quelques années de vieillissement. Mais ce n’est pas
une règle absolue car certains sont souples avec des tanins discrets.
Enfin,
au sommet de la pyramide se trouvent les appellations locales. On utilise
aussi le terme de « cru » pour les désigner même
si leurs limites sont souvent communales (à l’échelle
d’une ou plusieurs communes).
Véritables fleurons de l’appellation, ce sont des vins d’excellence,
uniques, typiques, issus d’un terroir caractéristique et disposant
d’une très grande antériorité historique, source
d’une forte notoriété. Leurs conditions de production
sont particulièrement sévères avec des rendements ne
dépassant pas 35 hl/ha dans la majorité des cas, l’obligation
de respecter certaines règles comme la vendange manuelle, le tri des
raisins à la parcelle, une durée minimum d’élevage…
Il s’agit, dans le Nord de la Vallée du Rhône, de Côte
Rôtie, Condrieu, Château Grillet, Saint Joseph, Hermitage, Crozes
Hermitage, Cornas et Saint Peray et dans le Sud, Beaumes de Venise, Châteauneuf
du Pape, Gigondas, Vacqueyras, Vinsobres, Lirac et Tavel.
Les Côtes du Rhône comptent enfin deux appellations de vins doux
naturels : Muscat de Beaumes de Venise et Rasteau.
A côté de cet ensemble imposant sont nées, à partir
des années soixante-dix, de nouvelles appellations. C’est le
cas des Coteaux du Tricastin, des Côtes du Ventoux, des Côtes
du Luberon, des Costières de Nîmes et des Côtes du Vivarais.
Il n’existe pas de hiérarchie à l’intérieur
de ces appellations.
Enfin, la région du Diois abrite plusieurs appellations de vins effervescents (Clairette
de Die, Crémant de Die) et tranquilles (Coteaux de Die, Châtillon
en Diois).
Par ailleurs, on élabore également en Vallée du Rhône
de nombreux vins de pays (vin de pays de Vaucluse, de la Principauté
d’Orange, des Cévennes, des Coteaux de l’Ardèche,
du Comté de Grignan, des Collines rhodaniennes, Vin de Pays d’Oc…)
et des vins de table.