Bien qu'il soit situé dans le petit hameau de Verenay, à l'écart d'Ampuis, le Domaine Gerin est sans conteste l'un des vignobles phare de l'appellation Côte-Rôtie . Ancien président du Syndicat des vignerons, Jean Michel Gerin est l'un des artisans du renouveau dans les années 80, qui ont permis à ce grand vin du nord de la vallée du Rhône de retrouver le prestige qu'on lui connaît aujourd'hui. C'est en 1983, que notre funambule (en temps de vendange des filins sillonnent les terrasses) engage un pari fou celui de bâtir à partir d'un petit domaine familial de 3 hectares, l'un des bastions de l'appellation. Pour ce faire, il lui a fallu acquérir les parcelles une à une, remonter les murets de pierre suspendus dans les pentes abruptes, stabiliser les chaillées (les sols en terrasses) et créer des vins comme on sculpte dans le marbre. Soutenu au quotidien par sa femme Monique, il signe son premier millésime en 1987. Aujourd'hui le vignoble s'étend sur 10 hectares en Côte-Rôtie et Condrieu. Sa vision du vin ne laisse pas de place à l'approximation. Ayant la chance de posséder des parcelles sur les meilleurs terroirs (La Landonne, les Grandes Places), il aurait pu s'en contenter et se reposer sur ses lauriers posés sur sa chevelure poivre et sel, où le poivre se fait rare. Mais ce fou de rugby a toujours un projet en tête, l'énergie d'un jeune homme, la soif de la découverte, et l'impatience du lendemain. C'est au nom de ces préceptes qu'il s'est investi avec ses compères Peter Fischer (Coteaux d'Aix en Provence) et Laurent Combier (Crozes Hermitage) dans une belle aventure en Priorat, l'un des beaux vignobles de Catalogne sud, où il vit " une histoire folle, magique " . Une aventure qui en appelle bien d'autres qu'il espère belles comme celle du jour où, comme tout bon funambule, il cédera la perche et le domaine à l'un de ses fils.