Provence

2017: un millésime historique

Démarrer les vendanges à mi-août, de mémoire de vignerons provençaux on n’avait jamais vu ça et pourtant c’est ce qui arriva l'année dernière avec pour conséquence, chez certains, une perte de production allant de 10 à 40 %. Cette sécheresse du mois de juillet et d’août vint ponctuer une saison pour le moins difficile et fut marquée par un épisode de gel du 29 avril 2017 qui impacta le centre var et les coteaux d'Aix. L’effet sur certains domaines est d’être touchés à plus de 70 % Par bonheur les vignes ont pu être préservées de la maladie grâce à l'influence bénéfique du mistral. Ce qui veut dire que ce millésime est sans doute le plus difficile depuis le début du siècle, de ce fait les vignerons ont dû naviguer à vue et anticiper les vendanges à 48 heures d'intervalle. N'hésitant pas d’anticiper la récolte lorsqu'une parcelle ayant pu bénéficier d'un petit orage de dernière minute et présentait enfin des grappes chargées de raisins.
Compte tenu de ses difficultés climatiques, on peut dire les vignerons et les oenologues ont eu de quoi s’occuper pour réussir à obtenir après vinification des vins conformes aux attentes des consommateurs, notamment sur les rosés et les blancs où les équilibres en alcool et acidités sont difficiles à trouver lorsque les conditions sont extrêmes, comme elles le furent cette année. Autre conséquence des conditions climatiques est la diminution de la pagination de notre guide, en effet, celui-ci, basé sur la dégustation, certains vignerons pour cette année ont préféré faire l'impasse d’une parution que de présenter des vins de qualité moindre.
Quoi qu'il en soit on peut affirmer pour cette année difficile, que les vins ayant franchi la barre des quatre étoiles sont vraiment de belle qualité et que penser des cinq étoiles, ils pourront dès maintenant être considérés comme des vins champions du monde. Réaliser un si beau contenu dans des conditions tellement difficiles, c’est honorer ce millésime historique

Les dégustations 2018

Pour saluer le vignoble belletan et la formation vitivinicole, nous avons choisi de nous rendre successivement au Château de Crémat ou nous avons été recu par son directeur Bruno Lust puis au Lycée professionnel agricole les Magnanarelles aux Arcs sur Argens où nous avons été invité par mme Brigitte Bondy , sa directrice .Notre comité avait cette année une forte coloration sommelière et oenologue. Autour Joël Langlais, ancien président des sommeliers de Bretagne nous avons réunis, Bernard Fromager Jean-Paul Scotto Philippe Josselin, Frédéric Aimé, Christiane Langlais, Alexandre Sverloff, Thierry Diaz, Thierry Morra, Jean-Luc Chauvet, Ludovic Asseman, Jérome Châtelet,Philippe Populin, Olivier Lesca, Didier Bardet et Julien Ponzi. Mrs Niellez Thiolais et Juskiwieski complétaient le jury le dernier jour.
Le comité a dégusté à l'aveugle et dans les règles de l'art, les vins classés en A.O.C. et un choix de vins de pays haut de gamme de 160 producteurs sur les 9 appellations de la Provence viticole, sélectionnés par critères de production en qualité suivie, vins de terroir et vins d'auteurs.
Au fil de ces pages, vous les découvrirez, vous pourrez vous inspirer de leurs notes mais sans exclusive, car les vins se goûtent à la cave, et rien ne saurait remplacer le contact avec le producteur. Ce, d'autant plus que, suivant les cépages ou les millésimes, certains vins goûtés mi-mai peuvent évoluer en quelques mois, voire se bonifier en quelques années, pour les vins rouges de garde. Une chose est certaine, les vins jugés bons, voire excellents, le seront toujours lorsque vous les consommerez…avec modération.